Autisme, handicap invisible

Autisme, handicap invisible

TSA. Trois petites lettres à la fin d’un rapport d’évaluation neuropsychologique, déposées là, subtilement, comme s’il s’agissait d’une évidence. Cette combinaison de lettres porte pourtant un tout autre sens que d’autres successions de trois lettres qu’on a l’habitude de voir sans leur accorder d’importance. « WOW, LOL, HEY, BYE, ZUT… ». Celles-là s’emploient avec tellement de légèreté et de banalité.

TSA. Une combinaison simpliste de lettres qui, pourtant, sert à désigner un univers tellement complexe. Trois lettres qui sont tout sauf légères et banales. Trois lettres porteuses de sens qui viennent (enfin) mettre des mots sur tes maux :

Trouble du spectre de l’autisme.

TSA. Trois lettres qui viennent souvent avec un profond malaise, un inconfort et une incompréhension de la part de ceux qui n’y sont pas familiers. Serait-on mal à l’aise d’apprendre qu’une personne est myope, malentendante ou non-voyante?

TSA. Des lettres qui désignent un trouble neuro-développemental. Une condition qui peut souvent passer inaperçue aux yeux des autres, particulièrement lorsque l’on parle d’autisme de haut niveau. Un handicap invisible qui vient aussi, plus souvent qu’autrement, avec le jugement des autres. Jugerait-on un enfant en fauteuil roulant qui crie dans un magasin? Bien sûr que non, car son handicap est visible. Les passants seraient plutôt remplis d’empathie et de compassion envers lui et son parent. Pourtant, l’enfant autiste qui se désorganise en public en raison de son anxiété, de ses hypersensibilités, d’une difficulté à gérer ses émotions ou de sa rigidité passera plutôt pour un enfant effronté, impoli et mal-élevé. À ce moment, l’empathie et la compassion dont faisaient preuve les passants pour l’enfant en fauteuil roulant se transforment instantanément en regards méprisants, en jugements et parfois même en commentaires déplacés « Mon dieu, si c’était mon enfant, je ne le laisserais jamais faire ça! Il manque d’encadrement et mériterait une bonne punition! Hilala, ça va être beau à l’adolescence! ». Pourquoi des réactions si différentes pour deux situations qui sont pourtant semblables? Principalement parce que l’autisme est un handicap invisible.

TSA. Des lettres faisant référence à un ensemble de troubles, se caractérisant notamment par des dysfonctionnements dans les interactions sociales, la communication, les comportements et les activités. Ces troubles varient d’une personne à l’autre et peuvent être plus ou moins présents selon le niveau d’atteinte. Chaque personne autiste a donc ses propres particularités, tout comme chaque personne a sa propre personnalité. Il faut savoir se détacher des mythes et des portraits préconçus pour plutôt apprendre à connaître chaque personne dans toute son unicité et sa singularité.

TSA. Un handicap invisible aux yeux de ceux qui te connaissent peu, mais qui pourtant, est tout sauf invisible pour toi. Il te rappelle sa présence à tout moment, sans prévenir, te sortant si souvent de ta zone de confort. Il semblerait qu’oser sortir de sa zone de confort rend plus fort. Ta force doit être inégalable!

TSA. Un univers atypique dans lequel tu évolues et qui te force à t’adapter au nôtre, continuellement. Cela doit être si épuisant! On dit parfois des personnes autistes qu’elles sont rigides et qu’elles ont peine à s’adapter aux changements. Pourtant, leur capacité d’adaptation est assurément beaucoup plus grande que la nôtre puisque c’est ce qu’elles doivent faire jour après jour : s’adapter.  

Et si, pour une fois, c’était nous qui sortions de notre rigidité pour nous adapter à leur univers?

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