TDAH: Un tourbillon d'amour

TDAH: Un tourbillon d'amour

Par Cynthia Cassivi

 

Lundi 5h45 AM: tes yeux s’ouvrent, ta nuit est terminée. Avant même d’avoir fini de t’étirer, tu es déjà debout, vidant le contenu de ton bac de legos sur le sol pour t’affairer à construire un vaisseau spatial des plus complexes. Ton grand sens de l’observation et ta curiosité inégalable font en sorte que tu réalises des constructions impressionnantes pour ton âge. 


6h10 AM: Quelques minutes plus tard, te voilà devant moi à tirer sur ma couverture pour me sortir du lit. Tu t’empresses de me décrire en long et en large la construction que tu viens de réaliser, t’arrêtant à peine pour reprendre ton souffle. Tu continues de me faire un exposé détaillé sur ta construction en utilisant plus de mots que je ne peux en produire en une heure complète. Tout en me décrivant à quel point les ailes de ton vaisseau sont réalistes et symétriques, tu tourbillonnes sur toi-même et gesticule. D’un geste un peu maladroit, tu échappes ton vaisseau qui se fracasse en morceaux sur le plancher: -élément déclencheur de ta première crise de la journée-.


6h12 AM: Je sors du lit les yeux à demi-fermés pour t’aider à gérer cette colère qui t’envahit. Tu ressens chaque émotion de façon si intense, on ne peut pas dire que tu vis les choses à moitié. Après avoir réussi à utiliser tes outils de retour au calme, tu es fier de toi et moi aussi.  Bien que tu aies encore le visage un peu rouge de colère, nous avons retrouvé notre petit homme coquin et souriant!


6h45 AM: Tu descends à l’étage prendre deux ou trois bouchées de ta toast tout en faisant quelques tours de l’îlot de la cuisine en courant. Ce besoin de bouger est toujours bien présent chez toi. Des remarques du genre “Mon dieu, y’en a de l’énergie!”, on en a entendu plus d’une fois. Ton déjeuner terminé, tu refais quelques tours à la course avant de t’habiller.


7h00 AM: Tu t’installes à table pour faire un dessin. Tout comme pour les legos, tu as un grand talent artistique, réussissant à faire des dessins réalistes parsemés de détails impressionnants. En plus d’être talentueux, tu adores dessiner et cette activité te calme énormément. Alors que tu es appliqué à terminer ton troisième diplodocus, tu appuies un peu trop fort et le crayon transperce ta feuille: -élément déclencheur de la deuxième crise de la journée-. Avant d’avoir le temps de cligner des yeux, feuilles chiffonnées et crayons virevoltent dans les airs. Disons que nous avons appris à bien comprendre le sens du mot “impulsivité” au cours des dernières années.


7h20 AM: La crise est passée: tu retrouves ton beau sourire et on se fait un long câlin. C’est le moment de t’habiller pour aller attendre l’autobus scolaire. Alors que je termine de préparer ta boîte à lunch, je t’entends crier et lancer ton sac d’école dans l’entrée. Tu ne trouves plus tes gants et cela te met très en colère: -élément déclencheur de la troisième crise de la journée-. Hier, c’était ton nouveau crayon bleu que tu ne trouvais plus. Avant-hier, c’était ta casquette et avant-avant-hier, c’était ton livre préféré qui était porté disparu. Je ne compte plus les fois où tu as perdu tes choses que tu avais pourtant laissées “juste là”


Après avoir viré à l’envers le garde-robe d’entrée pour retrouver tes gants égarés et du même coup, ton beau sourire, tu es maintenant prêt pour partir à l’école. 


7h40 AM: Au coin de la rue, tu montes dans l’autobus et je te salue à travers ta petite fenêtre. Après un matin mouvementé comme nous les connaissons bien, tu pars pour ta grande journée à l’école. 

 

Mon garçon d’amour: je t’admire. Bien que tu sembles constamment faire ton petit bout de chemin sur une autoroute beaucoup plus rapide que la nôtre, tu as une façon bien à toi de nous ancrer dans l’instant présent. Petit garçon brillant, spontané, épanoui, curieux, volubile, beau comme un cœur et plein de vie: tu es mon tourbillon d’amour.

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Mardi 5h45 AM: tes yeux s’ouvrent, ta nuit est terminée. Voilà une autre journée mouvementée qui commence, mais que je ne changerais pour absolument rien au monde.

 

 

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1 commentaire

Ouf… Quel beau texte. Je reconnais notre quotidien. J’en ai les larmes aux yeux.
Je ne me sens souvent pas à la hauteur… avec mon propre TDAH à moi.
Mais, mon fils d’amour, avec tous les défis du quotidien qui nous testent et nous font vaciller, je l’aime tant!!

Marianne

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